Education positive

PereMereBebeQu’est-ce que l’éducation positive (ou bienveillante) ? Un terme à la mode ? Une méthode utopique ? Un leurre laxiste ? Après plusieurs lectures, je vais essayer ici de vous donner un petit aperçu de ce que l’on retrouve sous cette expression.

On imagine à tort qu‘être parent est intuitif, qu’il suffit de répéter ce que nos parents ont fait et répété depuis des millénaires. Mais sommes-nous réellement satisfaits d’un modèle souvent punitif qui nous a été transmis ? Alors que le législateur a libéré l’esclave puis a interdit la violence envers la femme, il existe encore une violence familiale légalement tolérée lorsqu’elle n’atteint pas le seuil de la maltraitance : celle du parent envers son enfant… sous prétexte d’éducation.  Or, nous savons aujourd’hui que l’enfant n’apprend pas par les cris, les tapes ou les menaces, sauf la peur de l’adulte, la transgression cachée de l’interdit, la frustration face à l’injustice et l’imitation des comportements agressifs.

Il s’agit donc de questionner notre manière d’éduquer l’enfant à la lumière des connaissances récentes. Une gymnastique aussi coûteuse que vertueuse.

Il y a eu ces dernières décennies de grandes avancées scientifiques dans différents domaines qui nous permettent de mieux comprendre l’enfant, ses besoins, son fonctionnement et sa maturation.

  • en neuropsychologie : comment le cerveau réagit face à diverses situations que l’enfant vit, comment le cerveau et les capacités de l’enfant se développent,
  • en neurobiologie : comment certaines hormones et neurotransmetteurs influencent nos comportements et notre santé,
  • en psychologie du développement : comment l’enfant apprend, comprend, construit sa pensée,
  • en théories de la communication : comment accueillir les émotions de l’autre et de soi, comment s’exprimer pour générer des relations positives,
  • en sciences du comportement : comment les comportements s’accentuent ou s’estompent.

Ces connaissances peuvent nous aider à ajuster nos postures éducatives de façon efficace et bientraitante. On trouvera des applications variées :

  • identifier les besoins de l’enfant et y répondre,
  • favoriser une relation positive entre parent (ou éducateur) et enfant,
  • instaurer des règles qui ont du sens,
  • choisir des sanctions efficaces et bientraitantes qui favorisent l’apprentissage de l’enfant,
  • favoriser la coopération de l’enfant, l’autonomie et les responsabilités selon ses capacités,
  • être à l’écoute des émotions de l’enfant, l’aider à les repérer et les gérer,
  • favoriser l’empathie chez l’enfant, la résolution de problèmes sans agressivité,
  • gérer les crises de l’enfant qui peuvent encore avoir lieu malgré toutes ces mesures préventives.

Le courant de l’éducation positive ne propose pas de baguettes magiques, mais apporte de nombreux outils concrets. On pourra trouver notemment :

  • des astuces de communication verbale : parler calmement, utiliser des tournures de phrases positives, exprimer ce qui est attendu plutôt que ce qui est interdit, passer par le jeu et l’imaginaire,
  • des aides visuelles à la communication : donner des consignes en dessin, donner des repères dans le temps,
  • des critères pour l’élaboration des règles : choisir des règles adaptées aux capacités de l’enfant, comprises par l’enfant, constantes,
  • des critères pour l’élaboration des sanctions : choisir des conséquences naturelles, logiques, réalisables et accompagner l’enfant dans la réparation de ses actes.

Il ne s’agit pas non plus d’un modèle d’éducation unique : avec ces nouvelles connaissances, les parents sont d’autant plus compétents pour faire leurs propres choix éducatifs en fonction de leurs valeurs, de leur histoire et de leur projet familial.

Pour une bibliographie complète et tout public, je vous renverrais vers une association locale. Mais pour vos premières lectures, je vous recommande les ouvrages ci-dessous :

  • J’ai tout essayé – Isabelle Filliozat
  • L’agressivité chez l’enfant de 0 à 5 ans – Sylvie Bourcier
  • Les langages de l’amour des enfants – Gary Chapman & Ross Campbell
  • Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent – Adèle Faber & Elaine Mazlish
  • Jalousies et rivalités entre frères et soeurs – Adèle Faber & Elaine Mazlish